- Comment expliquer cette course effrénée à la notoriété ? Nous voyons jours après jours, de parfaits inconnus devenir célèbres, sur le net, à la télé, dans les magazines donnant aux jeunes une vision factice de la vie.
Que penser de notre société du paraître et des médias, se faisant les gorges chaudes des scandales, de l'argent facile, des célébrités, des réussites éphémères et de la course folle à la notoriété...
Il suffit parfois de beaucoup de vulgarité, énormément de culot et une bonne dose de cynisme (souvent sous le couvert de l'humour) pour se faire connaître. Le talent ne semblant plus être les critères de réussites pour atteindre la "gloire" (sauf exception).
Les images de violence, de pornographie, de corruption, véhiculées par les médias, ne contribuent-elles pas à donner une vision négative de notre société aux enfants ? La pornographie n'est-elle pas une caricature de l'amour, amenant certains jeunes à des dérives sexuelles, ignorant la partenaire, n'en faisant plus qu'un objet de plaisir, que l'on prend et jette sans ménagement après l'avoir "utilisé" ?
Ne serait-il pas temps de laisser l'enfance à l'enfance, sans vouloir griller les étapes. Les magazines mettent à la une, l'image (souvent retouchée) de stars, de chanteuses, de mannequins, que certaines petites "lolitas" de huit, dix ans veulent copier, exigeant vêtements de marques, maquillage, vernis à ongles etc., ne fonctionnant déjà que dans le paraître...
Il est naturel, pour une petite fille de cet âge de vouloir copier ses idoles, ce qui l'est beaucoup moins, ce sont les parents qui acceptent et parfois encouragent leur comportement, les confortant dans ce choix. Malheureusement, si le dialogue ne s'instaure pas auprès de ces enfants, elles risquent de ne fonctionner que dans le paraître, sans jamais parvenir à être authentique, et aimé pour ce qu'elles sont et non pour leurs images...
L'éducation semble être une question d'amour et de bon sens et non de mode ou de diktat imposé par la société. Il ne s'agit pas d'en faire des enfants frustrés, mais simplement leur expliquer, qu'il y a un temps pour tout. Bien que les conseils, la morale, les valeurs ne soient pas dans l'air du temps, la construction d'un enfant ne se fait pas dans l'acceptation de toutes ses demandes...Même lorsque la colère gronde, qu'il claque la porte et qu'il s'enferme dans sa chambre, l'essentiel est de s'en tenir à la demande faite, sans crier, sans changer d'avis. Il est regrettable de constater combien le NON, (que l'on peut expliquer) reste difficile à prononcer. La peur de ne plus être aimé semble souvent justifier ce comportement.
Certains parents ne parviennent pas à interdire, réprimander, voir sanctionner, mais à contrario notre société accorde des pouvoirs aux enfants, leur conseillant de dénoncer parents, adultes, professeurs, pour une réflexion ou une petite claque aux fesses (fournissant le n° de tel à appeler !). Il est bien sur nécessaire de protéger les enfants contre toutes formes de maltraitances, mais donner de tels pouvoirs aux enfants risquent aussi d'amener des dérives...
Il est de bon ton d'apprécier tout ce qui se dit, se pense, se fait au nom de la modernité, de la tolérance et de l'ouverture d'esprit... Comprendre les problèmes, ne veut pas dire tout accepter ! Beaucoup n'osent plus rien imposer à leurs enfants. Afin d'éviter l'affrontement, les parents se taisent. Ne sommes-nous pas tous un peu responsables de cette dégradation des moeurs ?
Il est certain que la société a changé, les femmes travaillent, les couples se séparent et parfois la culpabilité envahi le coeur des parents et pour compenser les "failles", acceptent toutes les demandes de leurs progénitures. Ne serait-il pas cependant préférable de rester des guides, dans le dialogue, en expliquant le pourquoi des choses, sans pour autant perdre leur amour !
Les parents ont toujours eu pour mission d'accompagner leurs enfants sur le chemin de la vie. La permissivité est insidieuse, perverse et ne semble pas aider les jeunes à se construire. Le "métier" de parent est une lourde responsabilité, il n'y a pas d'école qui prépare à le devenir, mais le bon sens peut aider, tout en sachant que nous ferons toujours des erreurs, (j'en ai fait !) mais évitons d'en faire trop...
Sans vouloir rétablir une éducation à l'ancienne, mais simplement restaurer certaines notions morales (le mot est lâché !) rejetées sur l'instant par les enfants et les jeunes, mais que beaucoup souhaitent aux fonds d'eux-mêmes...
Combien d'enfants devenus adultes, avouent remercier leurs parents d'avoir su leur inculquer, éducation et préceptes...
©Harmonia