Nom : Séraphine Louis, dite de Senlis, peintre naïf
Née le 3 septembre 1864 à Arsy (oise)
Décédée le 11 décembre 1942 à Villers-sous-Erquery
Séraphine est née à Arsy (Oise) dans une famille pauvre. Son père manouvrier, sa mère, fille d'une famille de paysans décédera , le jour de ses un an. Son père se remaria et mourut, elle avait à peine sept ans. Elle fut Recueilli par sa soeur aînée, et travailla comme bergère.
Séraphine de Senlis
Puis à partir de 1881 comme domestique chez les soeurs de la Providence à Clermont (Oise) et en 1911, comme femme de ménage dans les familles bourgeoises de Senlis. Mystique, et parfois délirante, elle s'imprègne alors pendant vingt ans d'images pieuses, de la lumière colorée des vitraux, des rosaces et ces visions alimenteront sans cesse les compositions florales qu'elle peint longtemps en secret.
C'est en autodidacte, dans un grand isolement qu'elle se met à peindre à la bougie et accomplit une oeuvre considérable.
Un mécène allemand Wilhelm uhde (collectionneur d'art) installé à Senlis, croisera sa route et lui apportera son soutien, mais il quittera la France en 1914 et ne reprendra contact avec Séraphine qu'en 1927. Son aide lui permit d'accéder à une certaine prospérité financière. A partir de 1930, Uilhelm cesse d'acheter ses peintures à cause de la Grande Dépression, ce qui la perturbe gravement. Elle sombre dans la folie. On l'interne pour << psychose chronique >> le 31 janvier 1932 à l'hôpital psychiatrique de Clermont où il semblerait qu'elle cessa de pratiquer son art... (affirmation à vérifier).
Ses oeuvres sont cependant exposées par Uhde : en 1932, exposition Les primitifs modernes à Paris ; en 1937-1938, exposition les maîtres populaires de la réalité,à Paris, Zurich, New-york (MOMA), en 1942, exposition les primitifs du XXe siècle à Paris ; puis en 1945 une exposition à Paris, lui est exclusivement réservée.
Elle meurt de faim à 78 ans le 11 décembre dans le dénument absolu, dans l'annexe de l'hôpital à Villers-sous-Erquery dans les terribles conditions de l'époque.
Séraphine Louis fut enterrée dans une fosse commune.
Séraphine Louis et Camille Claudel, sœurs de famine, rêvaient de devenir ce qu'elles étaient : libres, artistes, femmes. La poursuite d'un tel rêve passa aux yeux de l'époque, pour un acte de piraterie qui menaçait l'ordre moral. Le destin de l'une et l'autre se terminèrent dans l'abandon total de tous...
Deux artistes, deux femmes, deux vies, qui, à cette période, n'avaient pas leur place...
L'art de Séraphine
Séraphine utilisait des couleurs qu'elle préparait elle-même, ainsi que du Ripolin qu'elle mélangeait avec d'autres produits. De façon un peu plus tardive, lorsque Wilhelm Uhde lui en a donné les moyens, elle utilisait des vernis. En ce qui concerne les pigments et les couleurs, elle n'a jamais dévoilé son modus operandi. Fait remarquable, sa matière picturale tient partculièrement bien et ne pose que peu de soucis de conservation. Ses peintures ont un aspect mat, presque ciré. Parfois, la signature est gravée au couteau, révélant une sous-couche de couleur contrastée. Il semble qu'elle signait ses peintures avant de les peindre.
On peut remarquer que les peintures comportent presque toutes, dans le quart inférieur, une bande ou une zone qui est manifestement d'un autre ordre que le reste de l'image : les fruits et fleurs continuent à s'épanouir dans cette région particulière de la peinture, mais d'autres éléments - herbes, feuilles plus sombres que dans le reste du tableau - invitent à imaginer cet espace spécifique comme une sorte de soubassement, de souterrain où tout s'enracine, de monde d'en-bas. Ce principe de composition rigoureux se répète sur de nombreux tableaux. Il rappelle certaines racines peintes par Frida Kahlo, qui s'inspirait quant à elle des ex-voto populaires mexicains.
Le besoin irrépressible de création fait de Séraphine, pour reprendre les termes de Bertrand Lorquin, conservateur du musée Maillol, une artiste dévorée par « cette fameuse nécessité intérieure dont parlait Kandinsky »(présentation de l'exposition Séraphine Louis dite Séraphine de Senlis, Musée Maillol, 1er octobre 2008 - 18 mai 2009.